Multirésidentialité à Bâle: enjeux politiques et méthodologiques pour quels profils?

Propriétaires de logements secondaires, mais aussi « couples TGV », navetteurs hebdomadaires, « néonomades », enfants en garde alternée ou encore étudiants en colocation : habiter de façon officielle ou informelle en plusieurs endroits est une forme de vie qui gagne en importance ces derniers temps et capte de plus en plus l’attention des médias. Ces pratiques participent de la dispersion des lieux de vies des individus et des familles (« Multilocalité »). Elles ont des effets pour nos sociétés tant au niveau individuel que macrosocial (temps de transport, dépendance au moyens de communication, cohésion familiale, cohésion locale, rapport identitaire ou fonctionnel au lieu, etc). L’habiter multilocal se développe mais reste paradoxalement encore très difficile à analyser faute de données empiriques. Ces pratiques intermédiaires entre mobilité quotidienne, migration résidentielle et sédentarité sortent des cadres établis. On ne peut pour l’instant que se reporter aux résultats des enquêtes générales posant des questions proches comme la possession ou la jouissance de plus d’un logement au recensement de 2000 ou celui d’une résidence secondaire dans le microrecensement de 2005 (« Multirésidentialité »). À partir de données helvétiques, l’article présente les premiers résultats d'une recherche comparative et inédite sur l’habiter multilocal à Bâle et en Suisse qu’il confronte avec le questionnement épistémologique, politique et social naissant sur ce sujet.